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Dimanche 16 decembre 2001

Je commence par deux rectificatifs. Primo, Miriam Vargas, qui me fait visiter Sucre, insiste lourdement sur le fait qu'elle est anthropologue et non sociologue (parait que ces deux confreries sont fachees a mort). Deuxio, j'ai dit lors d'un des episodes precedents que la capitale de la Bolivie etait La Paz. Eh bien, si c'est assurement l'avis des habitants de La Paz, ceux de Sucre ne sont pas du tout d'accord, et sont justement en ce moment en plein milieu d'une campagne pour qu'on cesse de contester a leur ville le statut de capitale qui lui avait ete accorde a la fondation du pays: le tube diffuse a tout instant par la radio locale a pour titre "Sucre capital de Bolivia".

C'est aujourd'hui dimanche (toi ma jolie maman...), jour de marche a Tarabuco. J'ai ecrit ''marche'' avec ce clavier pourri, mais je voulais dire marché avec un accent aigu sur le é. Tarabuco, c'est un patelin dans la campagne a quelques kilometres de Sucre, ou se deroulait il y a quelques annees un marche indigene typique. Les paysans du coin s'y rendaient dans leurs costumes traditionnels, certains portant notamment la "montera", cette espece de casque en cuir qu'on voit sur les trois quarts des prospectus touristiques boliviens. Depuis, le syndicat d'initiative s'est apercu que ca plaisait aux touristes, et le marche est devenu un tiers typique, deux tiers touristique; j'entends par la que je soupconne les deux tiers des vendeurs en costumes typiques de ne porter le costume que les jours de marche.

On vend la des tas de tissus traditionnels, faits main. Ce n'est pas toujours tres beau, en tout cas quand c'est pose sur un meuble au lieu d'etre porte sur le dos d'un etre humain, mais il y a toujours enormement de travail pour les fabriquer. La bonne nouvelle est que les paysans en ont assez de se faire rouler par les touristes, et qu'ils vendent donc ces tissus au prix qu'ils valent, c'est-a-dire assez cher. La mauvaise nouvelle, c'est que comme c'est cher, j'en ai achete tres peu, alors si vous esperiez que je vous en rapporte, vous serez decus!

A part ca, le paysage andin de Sucre est d'une hauteur tres raisonnable, et on comprend que les Espagnols se soient sentis bien la: ca ne pouvait pas manquer de leur evoquer leur mere patrie. Pour ce qui est des gens, eh bien c'est un peu la meme faune qu'a Cochabamba, avec des variantes. Les quechuaphones repugnent a parler leur langue devant les touristes (a Cochabamba, ils n'ont pas du tout ce complexe), mais ca ne m'a pas empeche de constater que la plupart des consonnes uvulaires du quechua se transforment la-bas en consonnes velaires (et si vous ne comprenez pas ce que je dis, vous n'avez qu'a laisser tomber). Les autochtones sont de tres petite taille, mais tres bien proportionnes (je recommande aux amateurs de miniatures de collectionner les jolies filles locales), et les femmes ont generalement des traits plus fins qu'a Cocha... a moins que ce ne soit tout simplement que leurs dentistes les amochent moins!

A l'intention de ma chere mere qui aime que je parle de bouffe, je signalerai que j'ai mange de la sopa de mani (soupe de cacahuetes) et du chuño (pomme de terre deshydratee), et que ca nourrit son homme. J'ai egalement exige qu'on me serve de la chicha, et l'aubergiste a fait l'effort d'aller en chercher, car c'est beaucoup moins courant qu'a Cocha; en revanche, elle etait bonne, ce qui n'est pas toujours le cas a Cocha -- pardon si je vexe mes lecteurs cochabambins.

Je ne vais pas en dire beaucoup plus, car vu la qualite de la connexion, si je ne me depeche pas de publier ceci, je vais depasser le temps qui m'est imparti et ca va me couter plus cher (dix balles au lieu de cinq; intolerable!).

Que les vaya bien. Je rappelle a mes paresseux de lecteurs qu'il n'est pas interdit de m'ecrire a jlancey@rocketmail.com.



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