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Dimanche 24 février 2002

Bien que je n'aie pas grand-chose de personnel à raconter ici, juste pour le principe, j'envoie une dernière chronique de Bolivie.

Je suis actuellement à Achumani, banlieue de La Paz, chez mon copain Maurice, comme au tout début de mon séjour ici. La boucle est bouclée, à mon grand regret.

J'ai quitté Cochabamba jeudi soir, en "bus-cama" (un gros autobus avec des sièges qu'on peut allonger presque à l'horizontale), et je suis arrivé à La Paz à cinq heures du matin. Mal réveillé, j'ai oublié mon chapeau (oui, mon superbe chapeau qui pue des pieds) dans le taxi qui m'amenait chez Maurice. Cette catastrophe était sans doute nécessaire pour me faire comprendre que les vacances sont terminées.

Je ne vais pas en faire un plat, car ici les gens ont vraiment des raisons plus sérieuses de se plaindre. Il y a quelques jours, La Paz a subi un gros orage de grêle, qui a fait... environ 70 morts. Ce qui, hélas, s'explique très bien. La Paz s'est construite tout en haut de la vallée du rio Choqueyapu, sur les pentes du ravin creusé par la dite rivière (et si vous trouvez que c'est une drôle d'idée, passez une ou deux nuits d'hiver hors du ravin, sur l'altiplano: vous constaterez qu'il fait vraiment nettement plus froid). Du coup, évidemment, quand il y a un gros orage, les eaux de pluie se précipitent sur leur chemin habituel... qui est devenu la principale avenue de La Paz. D'ordinaire, ça fait quelques dégâts légers; ça culbute une dizaine de bagnoles, point barre. Mais comme les pentes sont assez raides, l'eau s'évacue vite et bien.

Hélas, le climat change ici comme partout, et la semaine dernière, au lieu qu'il pleuve de la bonne eau claire, il est tombé de l'eau et des grêlons. Pas très gros, les grêlons, d'ailleurs, mais très très nombreux. Le courant du torrent les a charriés et déposés sur ses bords, empêchant l'eau de s'évacuer par les rues adjacentes. Du coup, le niveau de la flotte a été beaucoup plus haut et la force du courant beaucoup plus violente que d'ordinaire. D'où noyades et effondrements de quelques immeubles vétustes, sur leurs habitants ou sur ceux qui cherchaient à échapper aux flots en furie un peu plus loin en aval.

Comme ce que je raconte là est sinistre, je ne chercherai pas à enchaîner sur quelque chose de plus gai. Mais je peux quand même mentionner à l'intention de mes lecteurs assidus que je quitte la Bolivie avec 4 CD-ROM de photos anthropologiques, que vous retrouverez prochainement sur les flux de données d'Amarelia (ça va m'occuper pendant tout le mois de mars). Et je dis donc hasta pronto à mes petits lecteurs.



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