La descente des cloches

Autant par hostilité au symbole religieux qu'elles constituent que pour s'en servir à fabriquer de la monnaie ou des canons, la Convention nationale décide, le 23 juillet 1793, que chaque commune ne pourra plus garder qu'une seule cloche, et que les autres seront mises à disposition des autorités. Avec une mauvaise volonté manifeste, les Vallorcins n'obtempèrent que plus de trois mois plus tard.

Transcription du texte ci-contre: Le 2 novembre 1793, les conseillers municipaux "pour satisfaire au décret de la Convention nationale du 23 juillet dernier concernant la descente des cloches dans chaque commune (...) se seraient à ces fins transportés jusques au clocher de l'église de la dite commune contenant quatre cloches, l'une desquelles l'on aurait laissée au dit clocher suivant le dit décret à l'usage de la dite commune, et on en aurait descendu les trois autres, dont l'une, appelée la grande, se trouve du poids de quatre cent huitante huit livres; une autre, appelée la seconde, soit la neuve, pesant trois cent cinquante six livres, et l'autre, appelée la troisième, soit la petite, pesant trois cent et deux livres, le tout [du] poids de dix-huit onces (1), en observant que les dites cloches, lors de la descente ou chute d'icelles, se seraient cassées, [à] savoir cette première en trente-quatre morceaux, la seconde en vingt morceaux, soit pièces, et la troisième, soit la petite, en trente-deux morceaux; tous lesquels susdits morceaux ayant été recueillis et pesés, auraient produit séparément chaque poids susmotivé à l'égard de chaque susdite cloche, dont le transport d'ailleurs n'aurait pu s'effectuer sous l'effet des susdites fractures eu égard à la difficulté des chemins, dont l'état ou qualité ne permet aucun usage de voiture ou chariot..."

(1) Comprendre qu'il y a un reliquat de dix-huit onces, l'once représentant un seizième de la livre, qui valait elle-même un peu moins d'un demi-kilogramme.