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Les versions informatiques à deux joueurs
(bicolore classique ou « Selacata »)

Pour comprendre ce qui suit, vous avez tout intérêt à étudier d'abord le principe général du jeu.

Il existe deux variantes informatiques du Triancey bicolore : la classique, lancée en 2008, et la variante « Selacata », qui n'a fait son apparition qu'en 2010. La première, très simple, n'est pas du tout dépourvue d'intérêt, notamment pour ceux qui découvrent le jeu. Mais sans l'ombre d'un doute, c'est la seconde (dont il va être question un peu plus bas) qui est la plus stimulante intellectuellement, même si elle est sensiblement plus complexe.

Quant à la variante « archipel » (jeu de plateau), elle est assez particulière pour mériter une page spécifique ; nous n'en parlerons pas ici.

La version classique

Partie animée

Dans la version « classique », qui se joue à deux joueurs, celui qui entame la partie est identifié par la couleur jaune, et son adversaire par la couleur rouge. Les joueurs apposent leur couleur à tour de rôle sur le triangle inoccupé (noir) de leur choix, provoquant ou non des réactions en chaîne. La partie est terminée quand il ne reste plus aucun triangle inoccupé, et le vainqueur est celui dont la couleur remplit alors le plus grand nombre de triangles.

Cette règle, de la plus extrême simplicité, mène à des parties d'une variété presque infinie... mais elle est beaucoup moins drôle que la version « Selacata » à laquelle nous consacrons ci-dessous de plus amples développements.

Avant de vous mettre à jouer, pensez à apprendre comment fonctionne l'interface du jeu.

La variante « Selacata »

L'idée directrice de la variante « Selacata » est de rendre le jeu nettement plus complexe et spectaculaire en définissant des règles tendant à retarder le plus possible les premières réactions en chaîne, cela menant nécessairement à ce que quand finalement elles adviennent (ce qui est inéluctable), elles soient de plus grande ampleur. Il n'est pas rare que le score bascule alors très brusquement, si bien que pour l'un des deux joueurs, « c'est la cata »... Le nom de cette variante du jeu vient de là !

La première chose qui fait différer la variante « Selacata » des autres variantes de Triancey, c'est que l'objectif n'est plus d'aboutir au plus grand nombre de triangles, mais au contraire au plus faible (logique « qui perd gagne »). Dans les cas extrêmes, il est même courant que la couleur du vainqueur ne figure sur aucune portion du territoire à la fin d'une mi-temps.

Le second facteur qui renforce l'intérêt du jeu est la règle de début de mi-temps, qui consiste à interdire de faire figurer nulle part sur la grille deux triangles de couleur adjacents avant que dix triangles colorés non adjacents aient été mis en place. Ces dix triangles sont donc disjoints sur la grille et leur disposition évoque un archipel -- d'où le nom de cette phase du jeu (mais ne confondez pas la variante « Selacata » dont nous parlons ici avec le jeu de plateau, dont les parties commencent elles aussi par une telle phase... au point que le jeu de plateau lui-même a pris le nom d'« archipel »). Durant la phase de constitution de l'archipel, les coups qui mèneraient à des réactions en chaîne sont interdits -- et rejetés par un automatisme informatique, ainsi d'ailleurs que les tentatives de conquérir un triangle à côté d'un autre déjà défini.

 

Trois exemples d'archipels constitués sur la même grille.

Au cas (relativement rare) où la mise en place de ces dix premiers triangles indépendants se révèle impossible, la mi-temps s'achève par un « pat » (terme emprunté au jeu d'échecs) et le score est réputé nul (0 à 0). Tout comme aux échecs, le pat peut être redouté ou recherché selon les stratégies.

Exemple de pat. Huit triangles seulement sont déjà définis, mais aucun triangle jaune ne peut plus être apposé sans être adjacent d'un autre déjà défini ou enclencher une réaction en chaîne (n'oubliez pas que les bords opposés sont censés se toucher).

Une fois les dix premiers triangles mis en place, les joueurs sont à nouveau libres d'apposer leur couleur sur n'importe quel triangle non coloré. Lorsque le réseau de triangles est entièrement coloré, la mi-temps est terminée et le joueur dont la couleur occupe le plus grand nombre de triangles l'a perdue. Le vainqueur se voit octroyer un nombre de points égal à la différence entre le nombre de triangles du perdant et celui des siens. Le perdant se voit infliger un score négatif de la même valeur absolue.

Sur le plan ludique, cette faculté d'aboutir à des scores, et non pas seulement à des victoires, des défaites ou des matchs nuls, confère un intérêt spécifique au jeu. En effet, une partie ne cesse pas d'être intéressante dès qu'un adversaire a pris l'avantage. Au contraire, c'est à ce moment-là que les défis intellectuels les plus intéressants se présentent : on peut jusqu'au bout douter de l'amplitude de la victoire, et l'enjeu est réel puisque cela aura une influence directe sur un classement éventuel des joueurs.

Deux mi-temps

L'étude statistique de nombreuses parties a mené à une conclusion prévisible : à « qui perd gagne », le joueur qui entame la bataille est légèrement défavorisé : la probabilité qu'il soit le premier à déclencher une réaction en chaîne d'envergure est en effet un peu plus grande que pour son adversaire. Pour cette raison, la règle impose qu'une rencontre complète se déroule en deux mi-temps, chacun des joueurs entamant l'une des deux périodes. Une fois la partie terminée, le score final résulte évidemment de l'addition du score des deux mi-temps.

Scores et tournois

L'un des grands avantages de la variante « Selacata », c'est que les parties s'achèvent sur des scores qui peuvent varier dans une grande amplitude : entre l'égalité complète et la victoire totale, de nombreux scores intermédiaires se rencontrent avec une grande variété au fil des parties. La gradation de ces scores permet d'effectuer très facilement des classements des joueurs sur un critère objectif, en évitant presque toujours d'avoir à départager les ex-aequo. De ce fait, l'organisation d'un tournoi est considérablement simplifiée.

Jeu contre l'ordinateur

Une autre qualité de la variante Selacata est qu'il s'est révélé facile de définir un algorithme pour qu'un ordinateur fasse office de sparring partner. La tactique respectée par cet algorithme est assez simple et ne correspond qu'à une réflexion à très court terme (évaluation, pour chaque triangle non coloré, du score et du nombre de côtés exposés à une réaction en chaîne au cas où ce triangle serait choisi). Cela suffit cependant à mener à un jeu très varié.

L'ordinateur se transforme ainsi en un adversaire intéressant, au comportement toujours logique et cependant difficilement prévisible en début de partie (au cas où plusieurs coups paraissent équivalents dans la réflexion à très court terme de l'ordinateur, il choisit au hasard parmi eux). Il s'agit d'un adversaire solide, mais pas imbattable : s'il écrase très souvent les débutants à cause de leurs erreurs tactiques, il est lui aussi susceptible d'obtenir une variété de scores d'une grande amplitude, de la victoire écrasante à la défaite complète -- ce dont on peut facilement s'assurer en le forçant tout simplement à jouer contre lui-même : sa logique mène très rarement à des matches nuls, et le plus souvent à des scores écrasants obtenus tantôt par un camp tantôt par l'autre (celui qui joue en premier ou son adversaire).

Grâce à cet adversaire informatique, les joueurs humains peuvent facilement s'entraîner, mais aussi s'affronter indirectement; les scores obtenus contre un serveur informatique faisant office de sparring partner unique et de force constante permettent de départager facilement une multitude de joueurs, et de définir parmi eux une hiérarchie fondée très majoritairement sur le talent et de façon seulement marginale sur la chance rencontrée au fil des parties (à strictement parler, le hasard est d'ailleurs totalement absent d'une partie de Triancey ; mais une très grande imprévisibilité règne en début de mi-temps).

Pour jouer à la variante « Selacata », il vous faudra aller vers ce site dédié.

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Le texte et les images de cette page par Jean-Luc Ancey sont mis à disposition
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