Le stress coûte cher

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La petite robe 1940 fait un tabac en 70, en 90 et en 2010

 

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Obsèques originales

Des familles font fabriquer des bijoux et même des diamants à partir des cendres de leur défunt.

 

La grande arnaque écologique

La vague verte remporte de plus en plus de succès, pour le bonheur des industriels qui développent des offres adéquates et les prix qui vont avec.

 


     

 

 

Coachs de vie, à boire et à manger

 


Depuis les années 80, le coaching est passé du milieu sportif aux entreprises, puis des entreprises aux foyers.

Super nanny, Pascal le Grand frère, Queers, Les rois de la drague, C’est du propre, le coaching n’a jamais autant inondé le paysage audiovisuel. Un folklore qui ne fait que refléter la prolifération réelle du coaching, passé du monde du sport à celui de l’entreprise, pour finalement envahir nos foyers. Dans le vide juridique du « coaching de vie », certains professionnels veulent créer une réglementation; d’autres ne s’en préoccupent guère. En attendant, tous profitent  de cette absence et de la loi du marché, qui est la seule à régir le secteur.

400 millions d'euros. C'est le chiffre d'affaires que le coaching a dégagé en France en 2009, selon l'International Coach Federation. La plus grande association de coach mondiale, fière de ses 15 000 membres, définit cette activité, encore floue, comme « une relation suivie dans une période définie qui permet au client d'obtenir des résultats concrets et mesurables dans sa vie personnelle ».

Terme emprunté à l'anglo-américain, et au sport plus particulièrement, « le métier de coach fait chic et moderne, mais recouvre des exercices bien différents », explique Guy Rouquet, président de Psychothérapie Vigilance. En France, il a investi d'abord le domaine du football et de la natation, remplaçant le mot entraîneur. Puis il s'est généralisé aux autres disciplines sportives avant de recouvrir d'autres domaines de la vie sociale. Plusieurs personnalités politiques ou appartenant au monde des affaires ont un coach privé, personnel, mais de nombreux particuliers recourent à présent à un coach pour gérer le quotidien comme ses aléas.

Une lucrative fourmilière qui ne cesse d’enfler, profitant du vide juridique dans lequel elle baigne. Comment s’y retrouver, alors ? Nous avons mené l’enquête.

Le psy a un patient, le coach un client

A la différence du psy, qui « aide le sujet la personne souffrante à surmonter ses peurs, phobies, angoisses, sur le plan personnel comme relationnel », le coach ne s'inscrit pas dans une démarche thérapeutique. Son crédo à lui, c'est le développement personnel. « Le sujet est sain, a des ressources, il est censé pouvoir faire plus ou faire mieux », explique M.Rouquet. Luc Teyssier d'Orefuil, de l'ICF (International Coach Federation) précise également que, là où un psychothérapeute suivra un patient sur le long terme, le coach n'aidera son client que ponctuellement « 4 séances doivent suffire, en moyenne ». M. Teyssier préconise également des séances mensuelles, au maximum.

Mais si le métier de coach se définit par la négative, en opposition à celui de « psy », les réalités qu'il recouvre sont extrêmement diverses. Le terme de coach est « à la fois fourre-tout et attrape-tout », selon le président de Psychothérapie Vigilances, pour qui le coaching va « de la gestion du stress » à « l'organisation de ses vacances », en passant par « l'apprentissage de la propreté à son chien ». Les life coachs sont si nombreux et leurs disciplines si variées, qu'il serait impossible d'en dresser l'inventaire complet. Hypno coaching, coaching littéraire, coaching relationnel, d'épanouissement sexuel, motivationnel... Sur Internet, les life coachs fourmillent.

Parcours shopping, fée du logis et « Placardologie »

Cécile Van Lith propose, pour 100 euros, du coaching de « placardologie », ou comment garnir son frigo de produits bio sans renoncer au plaisir. Les membres d'Original Coach se vantent, eux, « d'éveiller les talents d'artistes qui sommeillent en vous », pour 360 euros de l'heure. Orchydia propose enfin aux femmes de « redevenir sauvage et sauvegarder sa dignité ». La séance découverte de 4 heures vous coûtera 500 euros. Marla Cilley vous transformera en fée du logis pour 70 euros de l'heure, comme les 9 millions de femmes qu'elle a déjà séduites. Le Studio 22 propose des Parcours de lèche-vitrine dans Paris, escorté d'un coach, en échange de 180 euros pour 3 heures d'accompagnement --à ajouter à votre budget shopping. Et puisque, à la manière des applications iPhone, il y a un coach pour à peu près tout, certaines ont trouvé leur nouveau crédo : la féminité.

Vanina Gallo est l'une de celles qui estiment la maîtriser. Sévissant à Paris, elle transforme celles qui sont « trop » androgynes, working girl, intellos ou effacées en Super Women...Rayonnantes et désirées. Exit cheveux trop courts, ongles négligés, couleurs mal assorties, place aux joues fardées, aux talons et aux décolletées.

Les raisons du succès

Le petit écran n'est pas non plus épargné (voir encadré). Ce qui irrite particulièrement Luc Teyssier d'Orefuil. « Le coach à la télé, ce n'est pas du tout du coaching ! Le coaching, ce n'est pas donner des conseils, c'est avant tout une conversation ». Et M.Teyssier de poursuivre : « le coaching, ce n'est pas Super Nanny qui vient chez vous ». Le fondateur du site Aventure Coaching explique en quoi le terme de coach est aujourd'hui galvaudé : celui qui conseille, ou dit quoi faire est consultant. Et non coach de vie.

Comment expliquer un tel essor de la discipline ? « On n'est plus du tout volontaire, on se soumet sans cesse à toute autorité supérieure à nous, parce qu'on la pense plus compétente », expliquait la philosophe Elisabeth Badinter, à propos du succès de Super Nanny, dans l'Edition spéciale du 3 mars 2010, sur Canal plus. Un point de vue rejoint par Guy Rouquet, qui estime que « l'individu actuel donne souvent le sentiment d'être assisté et infantilisé. Il est certain que le délabrement des liens sociaux et familiaux est capital pour expliquer le développement de cette pratique ».

Dérives sectaires

Au delà des raisons qui poussent les clients à faire de plus en plus appel à un coach, ce sont les dangers que peut occasionner la pratique qui font peur. Le président de Psychothérapie Vigilances explique que le client peut « vouer un véritable culte » à son coach de vie, « tellement même que la machine physique ou cérébrale implose ». D'autant que les clients sont souvent « en questionnement, fragiles, dans une période de vie où ils doivent faire un choix capital », d'après Luc Teyssier d'Orefuil de l'ICF. L'association travaille à cet effet avec la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUD), pour éviter les abus.

Des craintes fondées lorsqu'on sait que le co-fondateur de la fédération française de coaching et dirigeant de VIP training était un adepte déclaré du mouvement raëlien, organisation considérée comme sectaire par deux rapports d'enquête parlementaire. Le développement personnel, de façon plus large, s'inscrit dans la même mouvance que la théorie de la « dianétique » de l'Eglise de scientologie, qui veut transformer l'individu en être supérieur : le Thêtan.

Sans sombrer dans la paranoïa généralisée et, avant de brandir le drapeau des dérives sectaires, ne faudrait-il pas, d'abord, s'inquiéter du charlatanisme banal (, des ... profteurs, faiblesse)? Car, même si aucun recours n'est pour l'instant possible auprès des tribunaux, l'association Pyschothérapie Vigilances est de plus en plus sollicitée au sujet de plaintes pour escroqueries. Des signalements qui sont pour l'instant sans suite, puisque le coaching est une profession non réglementée. « N'importe qui peut s'autoproclamer coach », déplore le président de l'association.

Une profession en roue libre

Il existe pourtant des structures crées pour attester de la compétence des coachs qui y adhèrent. Parmi elles, l'Association européenne de coaching (AEC). François Spicq, son président, précise qu'il existe deux niveaux d'adhésion. On peut d'abord être simple adhérant. Toute personne qui se dit coach pourra accéder à ce statut, moyennant paiement. Elle devra simplement, s'engager à se conformer à la charte de déontologie de l'association (notamment le respect du secret professionnel et l'interdiction de tout abus d'influence). Faible gage de crédibilité.

On peut ensuite être titulaire, à des conditions plus draconiennes. Une commission vérifie le nombre d'heures de coaching rémunérées déjà effectuées, la formation du postulant et les témoignages de quelques clients coachés. L'aspirant titulaire devra également avoir lui-même réalisé un travail de développement personnel. L'ICF et à la Société française de coaching (SFC) disposent de systèmes d'accréditation similaires et d'une charte de déontologie qui leur est propre, chacune reposant toutefois sur les mêmes fondements. Une jolie vitrine qui pourrait en rassurer plus d'un, seulement, pour Guy Rouquet, « cette certification et cette titularisation n'ont de valeur que par rapport à l'association qui les dispense. Il s'agit d'un business ! ».

La loi du marché

En l'absence d'instance neutre pour attester de la compétence d'un coach, comment reconnaître un charlatan ? Les tarifs pourraient constituer un critère fiable, seulement les professionnels eux-mêmes n'ont pas les mêmes vues à ce sujet. Alors que François Spiq -de l'AEC- se méfie du « coaching à la sauvette à 50 euros de l'heure », Luc Teyssier d'Orefuil --de l'ICF- estime au contraire, que ce type de life coaching peut très bien fonctionner. Et quand on leur parle de tarif raisonnable, le premier préconise un prix oscillant entre 80 et 600 euros de l'heure, le second, entre 50 et 250 euros. Deux fourchettes qui restent larges et ne permettent pas de s'y retrouver.

François Spicq compte pourtant tout mettre en oeuvre pour qu'à moyen terme (« d'ici 3 à 5 ans »), une législation européenne encadre le coaching. En attendant, les prix sont uniquement fixés par la loi du marché. La demande de la clientèle est le seul élément qui puisse à ce jour influencer les tarifs. Mais puisque des clients sont prêts à payer 8 000 euros pour bien draguer, il reste peu d'espoir. Comme le dit Guy Rouquet, « si des personnes sont prêtes à donner de pareilles sommes pour de pareils services, c'est leur affaire ».


     

13 530

tonnes de fripes entre la France et la Tunisie en 2009

 

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Le nombre de crématoriums est passé de 10 en 1980 à 146 en 2010.