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L'Eden des salariés

Mobilier ergonomique, salle de détente, fitness, Philips cherche à tout prix le bien-Étre de ses collaborateurs

 

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Le travail c'est la santé

 


A l'image de cette salle de sport au siège social du groupe Accor, un nombre croissant d'entreprises intègrent des structures dédiées au bien-être de leurs salariés (Photo Club Med Gym Corporate).

Un salarié serein est-il un salarié plus efficace ? De plus en plus d'entreprises y croient et développent des programmes «bien-être» dans leur politique de gestion du personnel. Pause massage, inhalation dynamisante d'oxygène, réservation de vacances par un concierge d'entreprise, salle de sport... Il existe une multitude de moyens pour assurer le bien-être des salariés, mais ce qu'ils apportent reste encore à prouver.

« Il faut donner aux salariés les moyens de se réaliser dans leur travail ». C'est une des dix propositions du rapport sur le stress professionnel et l'efficacité au travail, rendu le 17 février 2010 à François Fillon. Depuis novembre 2009, à la demande du premier ministre, un groupe de trois personnalités* a travaillé sur le sujet. Le rapport met l'accent sur le rôle du management alors qu'aujourd'hui les entreprises misent plutôt sur le bien-être de leurs salariés de plus en plus stressés. Le stress au travail, un mal qui ne date pas d'hier.

Déjà en 2003, 61 % des Français percevaient leur travail comme «fortement stressant» d'après une enquête du Ministère de l'Emploi. En 2005, une enquête de la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions au travail, montrait que 27% des salariés français se plaignaient de problèmes liés à un travail stressant. En 2007, le stress au travail aurait coûté en France de 1,9 à 3 milliards en 2007 selon une étude menée par l'INRS en collaboration avec Arts et Métiers ParisTech. Quels que soient les chiffres et leur disparité, tout le monde s'accorde à dire que le stress coûte cher et même très cher aux entreprises, en terme de journées d'absence, « turn-over », accidents de travail, et peut parfois amener au suicide. Comme à France Telecom qui fait face à une vague de suicides depuis 2008 (35 salariés) et n'a pas voulu communiquer en raison « de l'actualité du Groupe ». Son service communication précise également que « le bien-être au travail fait naturellement partie des chantiers du Groupe mais nous avons encore besoin de temps pour retrouver la sérénité nécessaire et pour communiquer sur nos actions dans ce domaine ». Sujet sensible. Alors pour limiter le stress au travail et ses conséquences, de nombreuses entreprises misent sur le bien-être et aménagent leurs locaux en y intégrant un espace détente, une salle de fitness, de grands espaces verts, des salles de repos, et des espaces dédiés aux activités sportives de leurs salariés... D'autres encore font de plus en plus appel à des sociétés de massage au travail, ou de conciergerie en entreprise. C'est une évidence, l'idée du bien-être s'installe au bureau mais les entreprises ne font-elles pas fausse route ?

Le succès grandissant du sport en entreprise

Il ne faut pas se faire d'illusions. Si aujourd'hui les grosses entreprises se penchent sur le problème du stress et du bien-être c'est principalement pour cause de rentabilité en augmentant la compétitivité et en réduisant l'absentéisme. Pour une meilleure qualité de vie, constructeurs, entreprises et services en tout genre se mobilisent. Parmi la multitude d'offres, un des secteurs qui profite le plus de ce développement est celui est des salles de sport / fitness réservées aux salariés des entreprises.

Filiale de Club Med Gym, le Club Med Gym Corporate, né il y a 11 ans est aujourd'hui le leader dans la conception, l'équipement et le management des Espaces Fitness au sein des entreprises françaises. Sa directrice, Sandrine Bigot livre sa vision du marché: « Notre démarche vise à dire aux entreprises que le sport fait un bien fou aux salariés, c'est un plaisir et c'est bon pour la santé. Nos salles de sport permettent de réduire le taux d'arrêt maladie dans les entreprises. De plus cela donne à ces dernières une bonne image de marque en terme de marketing. Au niveau des ressources humaines cela amène moins de turn-over et plus de facilités à recruter du fait de la présence d'une salle de sport. Les salariés sont en meilleure santé physique et morale. Morale surtout car cela développe la communication au sein de l'entreprise ». Les salles de sport comme celles développées par le Club Med Gym Corporate se multiplient à une vitesse impressionnante en France. A son arrivée en août 2006 à la tête de la filiale Corporate du Club Med Gym, Sandrine Bigot se rappelle qu'elle traitait un prospect par trimestre. « Actuellement nous en sommes à une dizaine par trimestre, il y a un énorme développement ! » se réjouit-elle. L'entreprise (ou son bailleur) paye elle-même les infrastructures. Elle confie la gestion à un prestataire de service qu'elle paie à l'année (environ 100 000 € par an). Certaines entreprises font participer leurs salariés ou leur Comité d'Entreprise. Les abonnements varient de 60 à 150 € l'année en général, alors qu'un abonnement dans une salle de sport parisienne coûte entre 600 et 900 €. Un tarif qui semble donc abordable. Il ne l'est pourtant pas à tous. Au siège social de Marionnaud, dans le prestigieux complexe immobilier Capital 8, à deux pas du Parc Monceau dans le huitième arrondissement de Paris, Valérie Chaput, représentante syndicale CGT de Marionnaud l'atteste. « Personnellement je n'ai pas les moyens d'aller dans cette salle de sport, c'est trop cher par rapport à mon salaire. C'est quand même plus avantageux qu'une salle de sport en ville mais cela reste malgré tout peu accessible aux statuts employés, et plutôt réservé aux cadres ou aux dirigeants ». Un cas isolé selon les responsables du Club Med Gym Corporate qui ne souhaitent pas s'étendre sur le sujet. Elisabeth Pelegrin-Genel, architecte et psychologue spécialisée sur les espaces de travail, souligne le fait que faire du sport en entreprise « (cela) brouille encore plus la différence entre travail et hors-travail. Je ne suis pas du tout sûre que les collaborateurs des entreprises aient envie de rester dans l'entreprise pour faire autre chose que travailler ».

Répondre aux problématiques personnelles des salariés

Les entreprises cherchent à mettre en place des structures qui permettent aux salariés de mieux concilier vie privée et vie professionnelle, et ainsi leur permettre de se consacrer uniquement à leur travail sans se soucier de leurs petits problèmes personnels. C'est dans cette optique qu'est né le principe de conciergerie en entreprise. Importé des Etats-Unis où ce service existe depuis une cinquantaine d'années (il a été créé pour mieux réintégrer à la société civile les GI rentrant de la guerre du Vietnam) le concept est arrivé en 2001 dans l'hexagone. Il propose de nombreux services aux salariés : recherche de baby-sitter, entretien et location de véhicule, services pressing, retouches, cordonnerie, réservations de week-end, de sorties, ou bien encore démarches administratives ou informations juridiques et fiscales. Samuel, salarié au cabinet d'audit Deloitte qui possède une conciergerie, reste dubitatif quant à ce service « C'est de l'hypocrisie. Non seulement je n'ai pas le temps de m'y rendre, car leurs horaires sont assez restreints par rapport à mes heures de travail, mais en plus je ne me vois pas ramener mon linge sale à mon travail ». Créateur de la conciergerie d'entreprise, le groupe Accor a exporté son savoir faire de la conciergerie d'hôtellerie au monde de l'entreprise avec comme objectifs affichés : « Elaborer pour les entreprises des solutions de conciergerie afin d«aider leurs salariés à mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Favoriser la performance de nos clients en améliorant la qualité de vie de nos utilisateurs ». Pour Thomas Le Caplain, directeur des ventes de la filiale Bien-Être à la Carte du groupe Accor, « en conciliant ainsi vie privée et vie professionnelle de ses salariés, l'entreprise dispose d'un véritable outil dédié à ses Ressources Humaines, procurant gain de temps, performance et bien-être aux salariés. Nous cherchons à servir le personnel, pas le professionnel ».

Quels que soient les services proposés aux entreprises pour apporter du bien-être à leurs salariés on retrouve souvent le même argumentaire avancé par les sociétés qui les démarchent : performance et rentabilité. Car si les salariés ressentent ces services comme une aide ponctuelle pouvant les dépanner, ils ressentent cela aussi comme une façon de les décharger de quelques soucis pour qu'ils puissent travailler encore plus. Ce constat, c'est celui de Dominique Corona, secrétaire national de l'Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA). « Je pense qu'il faut trouver des méthodes pour qu'il n'y ait pas de stress au travail plutôt que de trouver des palliatifs. Je suis pour soigner le mal mais je ne suis pas pour mettre un placebo à la place du mal. Installer une salle de sport ou une conciergerie dans une entreprise est un moyen pour cette dernière de se dédouaner et d'augmenter sa rentabilité ». Un avis partagé par Elisabeth Pelegrin-Genel « il est beaucoup plus facile de consacrer 10, 20 ou 30m2 de surface à des appareils de fitness plutôt que de poser le problème de l'ambiance, des conditions, de l'organisation et du sens même de travail. (...) Je ne pense pas que les solutions soient individuelles, si on ramène ça à l'individu, en lui disant, s'il est stressé, d'aller se reposer dans la salle zen ou d'aller faire un peu de sport, cela revient à prendre le problème à l'envers ».

En offrant des massages ou des cours de respiration à leurs salariés, les entreprises ne doivent pas pour autant faire l'économie d'une vraie réflexion sur les risques psychiques dans le travail. Comme le fait remarquer le rapport remis au premier ministre, c'est dans le management que les entreprises doivent principalement porter leurs efforts.  Les techniques de management pouvant elles aussi prendre en compte la notion de bien-être. Ce qui est moins aisé que d'offrir une bouffée d'oxygène dynamisant à ses salariés.


* Muriel Pénicaud, directrice générale des ressources humaines de Danone - Henri Lachmann, président du Conseil de surveillance de Schneider Electric et Christian Larose, président de la section du travail du Conseil Economique et Social et Environnemental


MP

     

250

C'est en kilomètres l'autonomie envisagée par les constructeurs pour un véhicule propre.

 

1 l

d'essence, c'est l'équivalent du travail fournit par 10 paires de jambes ou 100 paires de bras pendant une journée.