Le rugby transforme son paysage médiatique
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L'image du rugby s'élève de plus en plus dans le paysage médiatique français et mondial. (Photo RCP 15).
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Le « rugby à papa » a vécu. Il est définitivement entré dans
l'air du professionnalisme avec la Coupe du Monde 1999. Depuis
cette date, le rugby s'impose progressivement mais surement dans
le paysage médiatique français. Aujourd'hui on peut même le
qualifier de sport « tendance ». Une popularité qui ouvre au
rugby des perspectives économiques jusque là inconnues pour
lui..
Le rugby s'est imposé comme le deuxième sport préféré des
Français, devant le basketball, avec plus de 11 000 spectateurs
en moyenne par match du Top 14 (championnat de France de 1e
division) lors de la saison 2008/2009. Soit près de 300 %
d'augmentation depuis 2001. La Pro D2 (2e division) suit la même
tendance. Il capitalisait 354 000 licenciés en mars 2008, avec un
bond de 36 % du nombre d'inscrits suite à la Coupe du Monde 2007,
en France (le basket reste néanmoins devant au nombre de
licenciés).
Les rugbymen sortent désormais de l'anonymat. Longtemps
restreint au seul Néozélandais Jonah Lomu, le carré des stars de
l'ovalie s'est depuis enrichi de quelques noms : l'Anglais Jonny
Wilkinson, le Sud-Africain Brian Habana, le Néozélandais Dan
Carter, l'Irlandais Brian O'Driscoll, les Français Frédéric
Michalak et surtout Sébastien Chabal. Le joueur du Racing-Métro
92 est même devenu le sportif en activité préféré des Français, à
la faveur d'un sondage TNS-Sofres-Logica, effectué pour L'Equipe
Mag en janvier 2010. Chabal devance Sébastien Loeb (rallye) et
Thierry Henry (football).
Dernier exemple en date de cet engouement pour le rugby, le
succès de "Invictus", le film de Clint Eastwood retraçant le
parcours de l'équipe Sud-Africaine de rugby pendant "sa" Coupe du
Monde 1995 et ses rapports particuliers avec Nelson Mandela,
fraîchement élu. On peut néanmoins supposer que la patte
d'Eastwood et le mythe incarné par Mandela ont été plus
importants dans le choix des 2,6 millions de spectateurs français
que les scènes de rugby.
Effets Coupe du Monde
La Coupe du Monde 2007 s'est imposée comme l'un des plus
grands évènements sportifs planétaires, avec près de 4,2
milliards de téléspectateurs cumulés à travers le monde. TF1 a
même réalisé sa meilleure audience de l'année 2007 lors de la
demi-finale France-Angleterre, avec 18 millions de spectateurs.
Ce sont aussi près de 2,240 millions de spectateurs qui se sont
déplacé dans les stades (nouveau record), dont Une popularité
grandissante qui ouvre d'immenses possibilités économiques. Les
retombées de la Coupe du Monde 2007 sont estimées à 4 milliards
d'euros immédiatement et 8 milliards sur 4 ans selon
l'observatoire de l'Essec (Ecole supérieure des sciences
économiques et commerciales).
Du côté de la réclame, TF1, qui a acheté les droits de
retransmission des Coupes du Monde 2007 et 2011 pour 80 millions
d'euros, a pu compter sur 47 millions de recettes publicitaires
pour l'édition 2007. Le sponsoring s'est situé autour de 50
millions d'euros en 2005, le double en 2006, avant la Coupe du
Monde. Canal + n'a pas hésité à débourser près de 110 millions
d'euros pour acquérir les droits du Top 14 sur la période
2007-2011, soit 30 % de plus que sur les quatre ans précédents.
Enfin la concurrence de TF1 faite à France 2 pour le Tournoi des
VI nations, a multiplié par deux les droits à payer pour
2009-2013, avec près de 40 millions d'euros par an.
Le Fléo
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